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Demeures et maisons de maîtres – La Pignonnière

La plus vieille demeure de Saint-Barthélemy ; si le lieu est ancien, l’histoire qui nous en est parvenue, l’est tout autant.

Cette histoire commence avec Foulque V dit le jeune, qui avait détaché de la terre de Verrières, au profit d’un de ses fidèles, Jean Pignon, un domaine qui prit son nom.

Celui-ci le vendit en 1115 à Robert d’Arbrissel, fondateur de l’ordre de Fontevraud. La première abbesse de Fontevraud, Pétronille de Chemillé, eut là sa maison de plaisance avec chapelle, au centre d’un fief important. Au logis de forme rectangulaire a été accolée une tour carrée du XVIème siècle, contenant l’escalier. Les façades comportent de nombreuses baies de différentes époques : baies du XVIème siècle, autrefois à meneaux de pierre, ou fenêtre romane emmurée. Au nord, le grand mur de pignon porte encore les traces de la chapelle qui lui était accolée ; un débris de colonne du XIIème siècle, dont il reste la base et le chapiteau, et un départ de voûte en berceau.

C’est dans cette chapelle que se trouvait au XVIIème siècle, une peinture représentant la mort d’une abbesse de Fontevraud. Ce tableau classé monument historique a été déplacé à la Révolution dans l’église paroissiale, où il peut toujours être admiré.

La Pignonnière fut confisquée et vendue comme bien national le 10 février 1791 au citoyen Thouin de la Gaudière pour la somme de 32500 livres. Ce logis a ensuite appartenu à Ollivier de Préneuf, puis à la famille Petit de Chemelier de 1852 jusqu’à sa vente en 1913, à Henri Dolbois, un agriculteur qui en était déjà locataire. En 1970, la Pignonnière se trouvant dans la zone d’aménagement de la zone industrielle a bien faillit disparaître. Elle fut sauvée grâce à l’intervention de Henri Enguehard, architecte des monuments historiques, et vendu à Marius Lesourd, un entrepreneur qui s’engagea à la restaurer dans le respect des règles de constructions anciennes. Ses propriétaires actuels ont créé un environnement paysager, dans la tradition de l’art des jardins, mettant en valeur cette noble demeure.

Ainsi pouvons-nous admirer le prieuré de Pétronille, portant encore les traces de ses origines du XIIème siècle.