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Demeures et maisons de maîtres – La Ranloue

La Ranloue est un souvenir du XVIème siècle dans la plus grande partie de la composition de ce gracieux édifice. C’est Pierre Dugrat, un marchand drapier d’Angers qui fit construire la Ranloue à l’emplacement d’un ancien château. Par héritage, elle advint ensuite à François Fouquet, lui aussi drapier et ancêtre de Nicolas Fouquet, le surintendant des finances de Louis XIV. Au XVIIème siècle, elle changea plusieurs fois de propriétaires. Sa vente en 1708, à Pierre Nicolas seigneur de la Thibaudière, en donne une description détaillée où le pressoir et les vignes dépendant du domaine sont bien plus valorisés que la demeure. Il est vrai que le vin de Saint-Barthélemy était particulièrement apprécié à cette époque !

Elle est restée pendant presque tout le XIXème siècle dans la famille d’Olivier Gaignard, avocat à Angers et à partir de 1908, à la famille de Becdelièvre, jusqu’à sa vente à la ville en 1974. La demeure était alors en très mauvais état et la décision de la sauvegarder fut difficile à prendre, mais à la vue du résultat on ne peut que s’en réjouir.

Cette curieuse maison à l’architecture complexe, due sans doute à ses agrandissements au cours des siècles, a été entièrement restaurée entre 1978 et 1982 pour devenir une bibliothèque. Agrandie en 1999, elle devient une médiathèque, le bâtiment ancien ayant conservé son aspect d’origine.

À l’intérieur, on y voit encore six belles cheminées datant du XVIIIème siècle. À cette époque, pour être mieux chauffé, on réduisait les dimensions des cheminées. Subsistent également un potager et un four. Le jardin entouré de murs de schiste a été réaménagé en 1992 et si la douve du XVIème siècle a disparu, il s’est enrichi d’un labyrinthe et de belles plantations d’arbres fruitiers et de rosiers. Les deux pavillons dits «vide bouteille» ou «folies» ont eux aussi été restaurés.

Le manoir et les deux pavillons sont inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1977.