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Demeures et maisons de maîtres – Les Rangeardières

Au milieu d’un parc, cette maison de maître des XVIIème et XVIIIème, est constituée d’un perron à volée double donnant accès aux appartements élevés audessus des anciens celliers. C’est la caractéristique des logis de maîtres vignerons.

De la toute première habitation, nulle trace. Pourtant, dès 1353 est mentionné « un hébergement appelé Renjardière ». Il devait, dans les siècles suivants, appartenir à un riche bourgeois d’Angers, Colas Roustille, dont la descendance avait le privilège de « tailler monnaie ».

La propriété appartint ensuite à Pierre Le Sourd, receveur de la capitation, qui la fit agrandir et posa la première pierre du nouveau bâtiment en 1760. Proposée à la vente dans les Affiches d’Angers, en 1779, on insiste sur la qualité de la construction, sur son confort moderne (les cheminées) et sur la situation privilégiée du vignoble. Les Rangeardières seront vendues à Charles Mabille négociant et consul des marchands à Angers. Puis ce fut Claude Paruit d’Emery, trésorier payeur général de Maine-et-Loire qui l’occupa et la vendit en 1817 à Louis Joseph Pavie, imprimeur à Angers. Homme de lettres, Louis Pavie y reçut Chevreul, Sainte-Beuve, Victor Hugo et maintes fois son ami le sculpteur David d’Angers. Dès 1822, il avait créé « l’Académie des Rangeardières » pour remplacer l’Académie Royale dissoute à la Révolution. À son décès, en 1859, ses fils Victor et Théodore ne gardèrent pas longtemps la propriété qui fut d’abord vendue à un fabricant de clous d’Angers, puis acquise en 1878 par Mme Bricard, belle-mère de l’écrivain et académicien René Bazin qui en hérita en 1902. Habitant Paris, il y venait six mois par an et y composa la plus grande partie de son oeuvre.

Cette maison reste empreinte du passage de ces hommes de culture qui en ont fait un « logis de lettres ». C’est la raison pour laquelle le ministère de la culture l’a inscrite, avec son parc, à l’inventaire des Sites Pittoresques du Maine-et-Loire.