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Demeures et maisons de maîtres – Le Pressoir Franc

À l’origine en ce lieu, un avocat, René Legouz, possédait une petite maison : deux chambres basses pour le closier, deux chambres hautes au-dessus pour le maître, une grange et le pressoir, un jardin de deux boisselées, quelques terres, vignes et prés.

En 1726, ses héritiers, peu fortunés, en firent quatre lots : l’un prit les chambres basses, l’autre les chambres hautes (etc…), pour utiliser une pratique actuelle, la « vente par appartements », que devaient aggraver par la suite de nouveaux partages et des ventes.

C’est René Commeau du Vivier, bourgeois d’Angers, qui a reconstitué le domaine et transformé le modeste vendangeoir en une ravissante folie du XVIIIème siècle, telle que nous la voyons aujourd’hui avec son joli perron à trois volées, ses colonnes adossées, son attique à balustres. Il est aisé de reconnaître la main de Bardoul de la Bigotière, l’architecte de Pignerolle. Les fondations de la précédente habitation ont été conservées. Dans l’une des chambres basses on y voit encore un très beau four à pain dont le foyer se trouve curieusement dans la chambre voisine. La maison était entourée de jardins : parterre devant, bosquets derrière, où subsistent les vestiges de quelques fabriques, édifices divers qui venaient compléter sa décoration.

En 1788, Victor Bodi, avocat à Angers, acquière le Pressoir Franc pour la coquette somme de 15 600 livres. Homme raffiné, bibliophile, il y avait réuni 1300 volumes, chiffre considérable à l’époque. Très estimé des angevins, il sera en 1787 député à l’Assemblée provinciale. Pendant la Révolution, son positionnement royaliste lui coûtera la vie et la propriété fut vendue en 1793 comme bien national, aux citoyens Gaultier d’Angers. Elle restera dans cette famille jusqu’en 1866. Georges Bordeaux – Montrieux, dirigeant de la Société des Ardoisières de l’Anjou l’achetera ensuite en 1897 et resta dans cette famille jusqu’en 1933.

La maison changea maintes fois de propriétaires, et en 2005, la folie XVIIIème est bien défraîchie. Ses nouveaux propriétaires entreprendront d’importants travaux de restauration de la construction et du jardin qui avaient été un temps transformé en verger. La belle demeure du Pressoir Franc a ainsi retrouvé tout son lustre au milieu de son parc.