S’il est un lieu à Saint-Barthélemy qui a vu passer nombre de personnages importants, c’est bien le château de la Romanerie. Cet ancien fief et seigneurie relevant de la Pignonnière, appartenait au XVI^ème siècle à la famille de Pontoise. Bertrand de Pontoise, était médecin du pape Alexandre VI. Son fils Gabriel, qui hérita de la Romanerie, fut conseiller et médecin ordinaire du roi Henri II et des enfants de France.

Gabriel de Pontoise mort, sa veuve et son fils René, vendirent la Romanerie à Robert Thévin dont le père avait été maire d’Angers en 1518. Les héritiers se partagèrent le domaine qui fut presque aussitôt réuni par un descendant de la famille, Charles Louet, conseiller du roi et maire d’Angers en 1630. Ce beau domaine, les Louet le garderont et l’agrandiront jusqu’à l’extinction de leur famille à la fin du XVIII^ème siècle.

Le porche d’entrée, daté de 1642, marque sans doute la construction du grand logis actuel, avec ses deux ailes fermant la cour d’honneur et son petit tourillon d’angle couvert à l’impériale.

Renée-Louise Louet de la Romanerie, dernière héritière de la famille, et son époux Joseph-Jean de Dieuzie, entreprirent de vastes remaniements. Ces travaux exécutés en 1804 nous vallent la gracieuse façade Directoire avec son fronton aux armoiries de la famille. L’entrée, ornée d’un péristyle coiffé d’une balustrade est une fantaisie du XX^ème siècle. Devant cette façade, un vaste jardin paysager fermé par une douve.

Le comte de Dieuzie a été maire de Saint-Barthélemy de 1815 à 1818. À son décès, en 1830, sa veuve fit aménager dans les servitudes de la cour d’honneur une chapelle à la mémoire du défunt. Différentes toiles qui ornent cette chapelle, furent exécutées par M. Petit de Chemellier, son neveu et donataire. La famille de Chemellier revendra la Romanerie en 1920, à la baronne Le Guay, puis en 1957, elle devient propriété de Victor Chatenay, maire d’Angers de 1947 à 1959. En 1940, alors qu’il en était locataire, il y avait accueilli la famille de Saint-Chamant, chassée de Pignerolle par la réquisition du château. Mme Chatenay accueillit aussi à la Romanerie son  compatriote, Sir Edward Kennard, ambassadeur d’Angleterre auprès du gouvernement polonais en exil.

Acquise en 1985 par M. Bon Bétend, traiteur, la Romanerie, demeure de médecins royaux, puis de maires, est devenue hostellerie de gastronomie et de charme. Elle a été inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques en 1972.