La Saillerie dépendait au XVIIIème siècle de la Claverie et appartenait au chapitre St-Martin d’Angers jusqu’à la Révolution où elle fut vendue comme bien national. Elle était de nouveau à vendre dans les Affiches d’Angers en 1802 : « La closerie de la Saillerie, commune de Saint Barthélemy, composée de maison de maître, jardin, maison et logements ordinaires pour le fermier, étable, grange avec pressoir, latrines, toits à porcs, cour, issues, jardin, environ 8 journaux de terre labourable et 2 quartiers de vigne… ». Elle fut achetée par le citoyen Bergen liquoriste à Angers et après plusieurs changements de propriétaires, M. et Mme Amédée Fourny en héritent et reconstruisent en 1878 l’imposante demeure que nous voyons aujourd’hui.

Le bâtiment fait de schiste avec appareillages de tuffeau, se compose d’un grand corps central à trois niveaux élevé sur une cave semi-enterrée et encadré par deux pavillons. La travée centrale, légèrement saillante est surmontée d’un imposant fronton-pignon de lucarne. Toutes les ouvertures, portes et fenêtres sont ornées de corniches et modillons ouvragés. Les pavillons avec acrotères masquant le toit, ne sont pas identiques : le pavillon de droite avec ses grandes baies vitrées pouvait
être l’orangerie ; le pavillon de gauche, avec son escalier étroit côté rue devait être réservé au service de la maison. Le parc est planté de nombreuses essences d’arbres dont un séquoia de taille respectable.

Après le décès de Mme Fourny en 1900, le domaine changera encore plusieurs fois de propriétaires et est acheté en 1934 par M. Deblecker qui y ouvre une clinique d’accouchements plus particulièrement destinée à des jeunes femmes en
difficulté. En 1958, c’est l’association Bretagne-Normandie-Anjou des religieuses Ursulines qui acquière la propriété pour en faire sa maison provinciale et un foyer de jeunes filles.

Enfin en 1972 l’Institut Rural Féminin de l’Anjou, établi à Brissac et qui prépare le brevet de techniciennes et d’aides-soignantes, s’installe à la Saillerie. C’est aujourd’hui, avec son extension « le Cèdre », un important centre de formation d’aide aux personnes destiné aux jeunes et aux adultes.